divine violence (heimir)

tw violence, mort, fanatisme, homophobie internalisée, mariage arrangé, père indigne, sexisme.
blason ;; engström, aucune lettre de noblesse attachée au patronyme, la simplicité presque déconcertante de la famille, fjerdans fidèles et dévoués à leur nation. qu'importe l'absence de réputation, heimir se délecte aujourd'hui des murmures que soulèvent son passage, impitoyable chasseur qui a depuis longtemps fait ses preuves. saisons ;; quarante-deux hivers, tous dédiés à Djel et à Fjerda, presque aucun regret laissé dans son sillage, incapable malgré lui de regarder en arrière. genèse ;; Overüt, perdu dans au nord de Fjerda, soumis à la cruanté du gel et des éléments, garçon forgé dans le blizzard. maestria ;; drüskelle, source d'une fierté démesurée, la dévotion sans faille et les convictions ancrées, chasseur sans satiété qui ne saurait se reposer tant que les abominations grishas paroureront ce monde, convaincu par l'aspect sacré de sa mission. depuis peu ambassadeur de Fjerda à Ketterdam, la fonction qui rend fier autant qu'elle ennuie. réprouvant le dégoût ressenti face aux mœurs trop légère de Kerch, il se surprend bien trop souvent à regretter la capitale de glace. attaches ;; marié, un acte pour faire bonne figure, aucun amour, aucune réelle attache si ce n'est son devoir envers Fjerda et la volonté de faire perdurer la lignée. rarement présent, l'appel du devoir pour contrer toute trace de culpabilité, éloignement forcé qui rassure presque. il en a aimé un autre, avant, et il lui aura fallu bien trop longtemps pour se l'avouer, seul face à l'annonce de la mort du frère d'armes. le fardeau bien trop lourd, une vérité jalousement gardée, enveloppée dans le déni ; il est trop tard après tout. allégeance ;; soldat sacré, entièrement dévoué à Djel, la loyauté pour Fjerda qu'il n'oserait jamais remettre en question. aucune place au doute quand il est convaincu de l'importance de sa mission, vision inculquée depuis son plus jeune âge, enlisé dans des années d'obédience.caractère ;; pieux, rigide, vindicatif, loyal, fier, calme, audacieux, intolérant, violent, sarcastique.

histoire
923 Premiers cris poussés aux portes de l’hiver, le froid si rude qu’on aurait douté de la survie du nourrisson ; à raison alors que son ainé en avait succombé deux années plus tôt. La crainte si forte que les géniteurs n’osèrent pas s’attacher, si bien qu’ils ne daignèrent pas prononcer Heimir avant l’arrivée du printemps, les parents redoutant peut-être qu’un peu trop d’espoir attire le malheur sous leur toit. Père forgeron, mère au foyer ; la famille finira par s’agrandir -trois sœurs, à la plus grand déception du patriarche.

932 Garçon turbulent, toujours fourré dans les pattes du paternel, Heimir veut tout savoir, tout apprendre. Il veut qu’on lui montre comment faire, pour forger, pour se battre, bercé depuis tout petit par l’idéal fjerdan. C’est sur lui que repose l’avenir de leur famille, lui rappelle-t-on sans cesse, les fillettes quant à elles contraintes de s’effacer ; de toutes manières, un jour on les mariera et il ne restera que lui.  

936 L’arrivée des armes à feu met à mal les affaires de la famille, alors on envisage un autre avenir pour Heimir. Plus prestigieux, plus prometteur, au-delà de toutes les espérances du père, soudainement devenu plus rude, plus sévère ; pour mieux le préparer, disait-il. Très vite, il quitte le foyer et rejoint Djerholm pour y commencer sa formation de drüskelle. Il y rencontre Kjartan et ils ne tardent pas à se lier d’amitié, surmontant les épreuves côte à côte.

939 Il en trépigne presque lorsqu’on leur annonce que le temps est venu de se rendre à l’Anneau des Pierres, le lieu emblématique, le temps de choisir son isenulf enfin venu. Et s’il s’efforce de soutenir son frère d’arme dans son deuil, son esprit n’est tourné que vers cette étape si importante de leur formation. Difficile de dire qui a vraiment choisi l’autre, et bien vite il s’est retrouvé avec Skadi, une jeune louve paraissant pourtant plus frêle que les autres louveteaux de la couvée.

943 La nouvelle comme un coup de poignard, la peine qu’il ne parvient pas entièrement à cacher ; il a l’impression de se noyer, Heimir, sous les regrets qui s’accumulent, sous les larmes qu’il retient tant bien que mal face à ses pairs, sous ce désir de vengeance qui grandit peu à peu. Il s’en veut de l’avoir laissé partir seul ; d’avoir préféré être affecté au sud pour chasser les monstres Grishas plutôt que de surveiller ses arrières à Ketterdam. Alors il y a cette nouvelle détermination qui l’anime, un éclat terriblement résolu qui illumine ses pupilles sombres. Peu de temps après, il complète sa formation en réussissant son Hringkälla, plus que jamais dévoué à Djel alors qu’il se promet d’honorer la mémoire de l’aimé tombé au combat.

945 La nécessité de faire bonne figure pousse à l’engagement, celui qu’il fuyait, celui auquel il espérait échapper. Pour Fjerda, lui soufflent ses aînés. Pourtant les courbes féminines ne l’attirent pas et Heimir finit par se résoudre, tiraillé entre les missives insistantes du paternel et les taquineries de ses pairs. Mariage arrangé, en rien fondé sur l’amour, le drüskelle en aurait presque été désolé pour l’épouse, si seulement il en avait eu quelque chose à faire. Au fond, lui ne pense qu’à celui qu’il a perdu, réduisant tant bien que mal les pensées impures au silence, honteux.

949 L’union qui mène à l’inévitable naissance de sa progéniture, jumeaux qu’il n’a jamais vraiment voulu. Il fait tout pour fuir, toujours occupé à chasser les hérétiques, jamais vraiment présent. Djel plus important que le reste, l’excuse qui ne peut être contrée. Trop loin pour entendre leurs premiers cris, ce n’est qu’à leur premier mois qu’il daignera revenir, posant seulement un regard sceptique sur les deux nourrissons. Un mâle et une femelle. Il aurait dû se réjouir, ne parvenant à esquisser que l’ombre d’un rictus à la vue de ses enfants.

957 Cruel, insensible, brutal. Engström grimpe les échelons, gagne sa place parmi les officiers, sa réputation durement gagnée. Et si d’une part sa vie de famille est chaotique, de l’autre, il enchaîne les succès face à ses proies. Chaque fois plus impitoyable, bien décidé à n’en laisser réchapper aucun. Son expérience le mène à devenir instructeur pour les futures générations de drüskelle. La tâche l’honore et pourtant, il se trouve désormais forcé de rester proche de sa femme et de ses enfants. Alors il s’affaire au moins à leur inculquer ses propres valeurs, insatisfait de l’éducation jusque là prodiguée, comme s’il n’avait pas été absent.

960 La sensation de tourner en rond trop présente, il plaide son cas, tâche de prouver qu’il serait plus utile dehors, en manque d’adrénaline alors qu’il se sent prisonnier du Palais de Glace, suffoque et se perd dans des pensées qu’il croyait enfouies. Son retour à la tête d’une unité drüskelle en est presque salvateur.

965 La promotion inattendue, d’abord prise comme un fardeau avant que les opportunités ne se révèlent. L’ambassade de Fjerda, à Ketterdam. Le nom de la ville laisse un goût amer et s’il sait qu’il est trop tard pour des réponses, Heimir reste rancunier. La famille est envoyée à Overüt et il fait route vers Kerch avec une poignée d'hommes et Skadi, qu'il ne saurait laisser derrière. Sa position lui ouvre des portes et il s’accorde avec certains membres de l’oligarchie, quelques coups portés aux gangs grâce à l’efficacité de ses hommes tandis que des regards se détournent face à leurs activités sacrées ; quelques services rendus pour que des bateaux quittent Ketterdam avec quelques grishas à bord. Digne ambassadeur en public, drüskelle aguerri quand plus personne ne regarde.  

kjartan baardsen uc